Appel du 1er Mai 2017

, par udfo82

 Rassemblement devant la Préfecture

 Intervention de Michel COULOM

 Articles de la Dépêche du Midi

 Tract Intersyndical

 Rassemblement devant la Préfecture à 10h30

 Intervention de Michel COULOM

Intervention Michel 1er Mai 2017

Mes Cher(e)s camarades,

Le 1er mai 2017 se situe, comme ce fut déjà le cas, entre les deux tours de l’élection présidentielle et avant les élections législatives du mois de juin. Raison de plus pour réaffirmer publiquement et nettement nos positions et revendications.

Rappelons d’abord – et c’est important – que le 1er mai n’est pas, contrairement à ce qu’on entend trop souvent, la fête pétainiste du travail. C’est une journée de solidarité internationale au cours de laquelle les travailleurs expriment leurs revendications.

De ce point de vue le 1er mai 2017 ne doit pas déroger à nos attaches internationalistes. Aujourd’hui, dans beaucoup trop de pays, la liberté d’association comme la liberté de négociation ne sont pas respectées.

Aujourd’hui encore, y compris dans des pays démocratiques, les libertés syndicales sont menacées, les droits des salariés sont remis en cause, le social au sens large devenant la seule variable d’ajustement.

Depuis des années la France n’y échappe pas, et les attaques se sont succédées. Ainsi, la position commune et la loi sur la représentativité ont restreint le choix, par les adhérents, de leur délégué syndical. Le chômage, la précarité et les inégalités se sont développés ; les droits à la retraite ont été amputés ; le pouvoir d’achat a diminué ; le service public républicain a été rabougri. Enfin, les conditions de travail se ont dégradées.

Il est de notre rôle de syndicat libre et indépendant de porter les attentes des salariés, d’exiger par la négociation si possible, par l’action si nécessaire, qu’il en soit tenu compte et que le gouvernement comme le patronat y répondent.

Cela suppose, cela impose des changements d’orientation en matière de politique économique et sociale au plan européen comme national. Cela concerne notamment la fiscalité ou l’industrie.

Européens nous sommes, mais pour une Europe porteuse de progrès et de justice sociale. Ce qui nécessite de réviser les traités européens rejetés aujourd’hui par la quasi-totalité des syndicats européens qui réclament par exemple, dans tous les pays, des augmentations générales de salaire.

Au plan international nous devons exiger la mise en place de ce que nous appelons les chaines d’approvisionnement qui rendent les « entreprises donneurs d’ordre » responsables de ce qui passe chez leurs sous-traitants.

Mes cher(e)s camarades, l’élection présidentielle ne nous fait pas oublier nos positions et revendications. Nous continuons ainsi à réclamer l’abrogation de la loi travail qui, pour le temps de travail, a inversé la hiérarchie des normes.

Cela est d’autant plus nécessaire que la porte entrouverte l’an dernier risque d’être complètement ouverte prochainement sur les autres aspects du droit du travail. De même, nous devons militer pour la préservation des régimes de protection sociale collective.

Cette élection présidentielle revêt un caractère quelque peu inédit : échec des deux grands partis politiques habitués à l’alternance, renoncement d’un président à se représenter en sont deux des éléments.

Cela fait plusieurs années que FORCE OUVRIERE explique que l’austérité (d’où qu’elle vienne, politique, patronale ou syndicale) est trois fois suicidaire : socialement, économiquement et démocratiquement.

15 ans après le 21 avril 2002 les leçons n’ont pas encore été tirées. Et il est quelque peu irresponsable de crier au loup tous les cinq ans sans prendre les dispositions économiques, sociales et institutionnelles à même de faire refluer ce que nous appelons le rejet de l’autre. Tout comme il est irresponsable de chercher à culpabiliser celles et ceux pour qui les conditions de vie sont de plus en plus difficiles.

Lutter contre l’austérité est non seulement socialement et économique nécessaire, c’est de plus en plus une obligation démocratique. En France nous avons toujours marqué notre attachement aux principes républicains de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité.

Par définition, le syndicalisme rejette tout racisme, toute xénophobie, tout antisémitisme notamment véhiculés par l’extrême droite et qui sont étrangers à nos gênes, à notre histoire, à notre solidarité internationale.

A FORCE OUVRIERE, nous ne sommes pas des directeurs de conscience. Les militants ne décident pas à la place des adhérents, des travailleurs et encore moins des citoyens. Nous militons pour l’émancipation, pas pour la soumission à des dogmes ou à des paroles considérées comme providentielles ou autorisées à penser à la place de tout un chacun. C’est aussi pour ces raisons que tout en rappelant nos analyses, positions et revendications, nous ne donnons aucune consigne de vote à l’occasion des élections politiques. L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. Cela s’appelle, mes cher(e)s camarades, la liberté et l’indépendance syndicale.

Comme le précisent nos statuts nous ne sommes pas indifférents à la forme de l’Etat et ne sommes pas apolitiques au sens noble. Mais l’indépendance ne se saucissonne pas et ne se négocie pas. Elle est ou elle n’est pas.

Vive le 1er mai !

Vive l’indépendance et la liberté syndicale !

Vive la solidarité internationale !

Vive FORCE OUVRIERE !

 Articles "la Dépêche du midi du 2 mai 2017

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